Le quartier
Présentation de l’arrondissement
de Montréal-Nord
Si les violences et les discriminations genrées sont un fléau social universel, les femmes, les jeunes filles et les personnes s’identifiant au genre féminin de Montréal-Nord font face à des défis particuliers et localisés. En effet, le territoire « présente des caractéristiques très préoccupantes en matière de défavorisation sociale et matérielle des populations (mais qui) génère énormément d’initiatives locales positives. » (Boussiki et al., 2019)
Selon les données tirées du portrait sur la violence conjugale à Montréal-Nord de TrajetVi élaboré pour le compte de TFOF, le territoire est victime d’inégalités structurelles non négligeables. Son niveau socioéconomique est plus faible que celui de la ville de Montréal, et ce, qu’il s’agisse du revenu moyen ou des indicateurs de précarité (chômage, faible revenu, faible scolarité, part des revenus consacrée au logement). (Cousineau et al., 2019) Par exemple, en 2016, 21,60 % de la population de Montréal-Nord vivait sous le seuil de la pauvreté contre 17,93 % dans l’ensemble de la ville de Montréal. (Ibid.)
La composition sociodémographique de Montréal-Nord est culturellement et ethniquement diversifiée. En effet, le taux de personnes issues de l’immigration à Montréal-Nord (49,3 %) est supérieur à celui de la ville de Montréal (34,02 %) selon les données recensées dans le portrait TrajetVi. Si cette caractéristique constitue une richesse non négligeable, elle présente aussi l’enjeu d’intégrer des populations issues de l’immigration à la société, et ce, dans le contexte d’un racisme systémique persistant. (Ibid.)
Le projet TrajetVi a permis de mettre en lumière une autre réalité : il y a un taux plus élevé de familles monoparentales dont une femme en est la cheffe (30,7 %) à Montréal-Nord par rapport au taux moyen de la ville de Montréal (20,54 %). (Ibid.)
Le taux de violence dans les relations intimes et conjugales est également supérieur à celui de Montréal en général. En 2016, il y avait, d’ailleurs, 7,27 % de femmes de Montréal-Nord expertes en VC et en VRI (contre 3,82 % à Montréal [hors Montréal-Nord])
Ces données témoignent d’une multitude de systèmes d’oppression (ex. : capitalisme, patriarcat, racisme, etc.) qui, en se recoupant, créent des discriminations intersectionnelles à l’égard des femmes, des jeunes filles ou des personnes s’identifiant au genre féminin de Montréal-Nord. (Anthias, 2014)
Il est donc capital de tenir compte des particularités du territoire pour apporter des solutions pertinentes et adaptées aux conditions de vie de la population nord-montréalaise. Il faut aussi prendre en considération l’hétérogénéité des statuts sociaux et des expériences des femmes, des jeunes filles et des personnes s’identifiant au genre féminin à Montréal-Nord.